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Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu, 5,3-4

En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Vous avez appris qu’il a été dit :
Œil pour œil, et dent pour dent.
Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant ;
mais si quelqu’un te gifle sur la joue droite,
tends-lui encore l’autre.
Et si quelqu’un veut te poursuivre en justice
et prendre ta tunique,
laisse-lui encore ton manteau.
Et si quelqu’un te réquisitionne pour faire mille pas,
fais-en deux mille avec lui.
À qui te demande, donne ;
à qui veut t’emprunter, ne tourne pas le dos !

Vous avez appris qu’il a été dit :
Tu aimeras ton prochain
et tu haïras ton ennemi.
Eh bien ! moi, je vous dis :
Aimez vos ennemis,
et priez pour ceux qui vous persécutent,
afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ;
car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons,
il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle récompense méritez-vous ?
Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Et si vous ne saluez que vos frères,
que faites-vous d’extraordinaire ?
Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?
Vous donc, vous serez parfaits
comme votre Père céleste est parfait. »

COMMENTAIRE

Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. Dieu voit grand pour ses enfants, il les veut heureux. Aussi se fait-il pédagogue, patient et miséricordieux dans ses exigences. C’est progressivement que l’homme apprend à sortir de l’animalité pour devenir homme raisonnable. Ce chemin est long, il se vit par étapes. La loi du talion, « œil pour œil, dent pour dent », en est une.  Il s’agit de dépasser le stade de l’instinct primitif de la vengeance aveugle et de la haine. Avec Jésus on va plus loi, car l’amour dont Dieu nous aime et nous donne d’aimer ne connaît ni limites ni frontières. Pour en vivre il faut plus qu’une existence, il faut l’éternité. En attendant, tendre la joue pour combattre la violence en soi-même et être capable de désarmer l’autre. Ne pas sacrifier l’amitié pour un bien matériel. Dialoguer et gérer les conflits au lieu de devenir procédurier. Prier pour ses ennemis, s’en remettre à Dieu qui fait lever le soleil pour les méchants et les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes. « Qu’auriez-vous pu faire encore que vous n’avez pas fait? » demande Anne d’Autriche à Vincent de Paul. « D’avantage » répond le saint homme.

Nous remercions vivement, Joseph Penrad, prêtre du diocèse de Metz pour le partage de ce texte.