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ÉVANGILE de Jésus Christ selon saint Jean (10, 1-10)

En ce temps-là, Jésus déclara : « Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans l’enclos des brebis sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. Celui qui entre par la porte, c’est le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a poussé dehors toutes les siennes, il marche à leur tête et les brebis le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne connaissent pas la voix des étrangers. »
Jésus employa cette image pour s’adresser aux pharisiens, mais eux ne comprirent pas de quoi il leur parlait. C’est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : Moi, je suis la porte des brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ;
mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra entrer ; il pourra sortir et trouver un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger, faire périr.

COMMENTAIRE

Nous allons nous accompagner tout au long de ce mois de mai et surtout se laisser accompagner par la Parole de Dieu que nous offre l’Église en cette période point facile pour aucun, sans exception. Mais la pandémie dont l’humanité est victime ne doit en rien, bien au contraire, nous détourner de celui qui ne cesse de nous accompagner dans les grands et beaux moments comme dans les moments plus douloureux.
La première image qui nous est donnée en ce dimanche est celle du berger, mais aussi celle de la Porte.
Lorsqu’on parle du berger ou plus précisément dans l’Evangile du bon pasteur, cela ne veut pas dire qu’il conduit un troupeau bêlant. Cette image est anti évangélique.
Le bon pasteur est le Christ. Nous verrons d’ailleurs qu’il est aussi la porte. Or le projet de ce bon pasteur c’est de faire de l’homme, un homme libre tel que son Père l’a désiré au seuil de sa création.Le combat du Christ, ne nous y trompons pas, sera un combat d’une violence inouïe contre ceux qui utilisent la religion de son Père pour avoir un quelconque pouvoir sur le frère.  Les vendeurs chassés du temple en 
sont un exemple incontournable, je vous invite à lire : Mc 11,15-19 ; Matthieu 21,12-13 ; Luc 19,45-48 et Jean 2,13-17 ; 11,45-53.
Vivre l’esprit de l’évangile aujourd’hui, demande à nous aussi de l’engagement à partir de nos équipes, de nos communautés de référence qui sont à la fois source, lieu de partage et envoi pour vivre des solidarités avec nos frères.
Une belle image que celle de la porte. Pour en comprendre le sens, il faut savoir qu’à Jérusalem il existait un porche que l’on nommait en hébreu Bézatha.  (Probatique en français) cette porte donnait accès à la fameuse piscine fréquentée par ceux qui vivaient dans la détresse humaine :  infirmes, aveugles, boiteux et autres. Ils venaient dans ce lieu avec l’espérance d’être guéris et de pouvoir à nouveau vivre debout. Eh bien, voyez-vous le Christ nous est présenté ici comme cette porte, Lui qui a donné par amour sa vie pour que nous puissions vivre debout.
Une autre lecture de la porte est possible. Dans la culture hébraïque il faut savoir que la symbolique a une grande importance. Nous pouvons penser que la porte mentionnée qui n’est autre que le Christ est une porte initiatique qui s’ouvre vers le monde et vers les humains. Tous les initiés passent par une porte. Pour faire rapide, dans l’Église les portes initiatiques sont les sacrements. Jésus la porte nous initie à l’esprit évangélique, son esprit qui n’est autre que de devenir levain dans la pâte ou germe de bonheur en humanité.
Jésus la porte, osons passer par Lui pour échapper, au joug de la caste des prêtres, des scribes des pharisiens, des anciens. Le Christ nous invite à vivre libre, à être des vivants respectant le frère en humanité, quel qu’il soit.
Le Christ notre porte est notre référent : « Que toute la maison d’Israël le sache avec servitude : Dieu l’a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous aviez crucifié. » nous est-il dit dans les Actes. Avec le Christ, Dieu a repris définitivement la tête de son troupeau. En d’autres termes, celui qui est passé de la mort à la vie, mystère de la Pâques, du passage que nous avons fêté il y a quelques jours, ne cesse de nous dire, ne craignez pas, je suis venu pour étayer votre liberté., ma bonne nouvelle en est le cœur.

Nous remercions vivement le père Christian Bezol, prêtre du diocèse d’ Avignon, pour le partage de ce texte