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Mille signes de l’Evangile



« Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre » Edition du 16 mars 2022

EVANGILE de Jésus Christ selon saint Luc (9, 28b-36)

En ce temps-là, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagne pour prier. Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheur éblouissante. Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloire de Jésus, et les deux hommes à ses côtés. Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu’il disait. Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuée survint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent. Et, de la nuée, une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! » Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.

COMMENTAIRE

Que d’émerveillement dans ce récit de la transfiguration. On comprend que Pierre Jacques et Jean désirent tellement dresser trois tentes pour prolonger ce moment mystérieux. Ils étaient fatigués, accablés de sommeil et cependant ils restaient éveillés car c’était Jésus lui-même qui les avait conduits sur la montagne, le lieu de la prière, de la rencontre avec le Père.
Quels sont nos « Thabord » à chacun de nous, quels sont les moments de notre vie où Jésus nous conduit sur la montagne pour contempler sa gloire ?
Je pense à ces instants privilégiés de l’Eucharistie, ce sacrement où Jésus se fait présent réellement dans le pain et le vin élevés en son corps et en son sang.  Instants de joie immense où Jésus, Fils bien aimé du Père se fait frère, notre frère, pour nous entraîner avec lui et nous offrir avec lui à notre Père et à nos frères.
Et puis l’eucharistie se termine par l’envoi du diacre. Nous aurions pourtant bien voulu aussi planter ici notre tente, mais non Jésus nous envoie. Ne pas rester dans la contemplation, dans l’adoration mais devenir missionnaire, aller porter cette bonne nouvelle de l’évangile : Jésus, Fils aimé du Père, ressuscité.

 

Nous remercions vivement le diacre Joël Jolain, diacre du diocèse de Troyes, pour le partage de ce texte

« Dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où il fut tenté » Edition du 6 mars 2022

EVANGILE de Jésus Christ selon saint Luc (4, 1-13)

En ce temps-là, après son baptême, Jésus, rempli d’Esprit Saint, quitta les bords du Jourdain ; dans l’Esprit, il fut conduit à travers le désert où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable. Il ne mangea rien durant ces jours-là, et, quand ce temps fut écoulé, il eut faim. Le diable lui dit alors : « Si tu es Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de devenir du pain. »Jésus répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain. »  Alors le diable l’emmena plus haut et lui montra en un instant tous les royaumes de la terre. Il lui dit : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes, car cela m’a été remis et je le donne à qui je veux. Toi donc, si tu te prosternes devant moi, tu auras tout cela. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte. Puis le diable le conduisit à Jérusalem, il le plaça au sommet du Temple et lui dit :« Si tu es Fils de Dieu, d’ici jette-toi en bas ; car il est écrit : Il donnera pour toi, à ses anges, l’ordre de te garder ; et encore : Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. » Jésus lui fit cette réponse : « Il est dit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. »  Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé.

 

COMMENTAIRE

La tentation est trop grande de relire le conflit imposé par la Russie au peuple ukrainien, à la lumière de cet évangile du 1er dimanche de carême. Une tentation que le prince de la paix me pardonnera, nous pardonnera j’espère.
On voit bien comment dans cet évangile le diable fait miroiter toutes sortes de pouvoir à notre Seigneur et on voit aussi combien Jésus est hors d’atteinte des ruses du tentateur. On sait tout autant que ce n’est pas le cas du commun des mortels.  Nous sommes tous confrontés au malin et l’orgueil, attisé par les flatteries du méchant, peut nous entraîner dans des dérives plus ou moins destructrices.
Les réponses de Jésus au prince de ce monde sont autant de chemins qu’il nous invite à emprunter dans notre marche de carême pour voir fleurir le printemps de Pâques : « l’homme ne vit pas seulement de pain. », « C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte », « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu »
Se nourrir de la Parole de Dieu, demeurer humble dans la prière, ne mettre à l’épreuve ni le Seigneur ni mon prochain. Ce sont là des résolutions qui pourraient habiter notre carême.
Sois avec moi, Seigneur, dans mon épreuve comme nous y invite le refrain du psaume, mais sois aussi avec moi Seigneur et avec toutes nos équipes de base pour nous soutenir dans nos résolutions de carême, pour vivre de ton évangile.

 

Nous remercions vivement le diacre Joël Jolain , diacre du diocèse de Troyes, pour le partage de ce texte

« Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur » Edition du 27 février

EVANGILE de Jésus Christ selon saint Luc (6, 39-45)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples en parabole : « Un aveugle peut-il guider un autre aveugle ? Ne vont-ils pas tomber tous les deux dans un trou ? Le disciple n’est pas au-dessus du maître ; mais une fois bien formé, chacun sera comme son maître. Qu’as-tu à regarder la paille dans l’œil de ton frère, alors que la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas ? Comment peux-tu dire à ton frère : Frère, laisse-moi enlever la paille qui est dans ton œil’, alors que toi-même ne vois pas la poutre qui est dans le tien ? Hypocrite ! Enlève d’abord la poutre de ton œil ; alors tu verras clair pour enlever la paille qui est dans l’œil de ton frère. Un bon arbre ne donne pas de fruit pourri ; jamais non plus un arbre qui pourrit ne donne de bon fruit. Chaque arbre, en effet, se reconnaît à son fruit : on ne cueille pas des figues sur des épines ; on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces. L’homme bon tire le bien du trésor de son cœur qui est bon ; et l’homme mauvais tire le mal de son cœur qui est mauvais : car ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur. »

 

COMMENTAIRE

A la question que posaient les premiers chrétiens « que devons-nous faire » pour suivre et annoncer Jésus, Luc répond : convertissez votre regard, convertissez votre cœur et vous porterez du fruit. Il nous interpelle sur nos jugements, nos condamnations.
Nous savons notre vocation d’artisans de paix et de réconciliation, au quotidien. Pourtant, nous persistons à dénoncer « la paille dans l’œil de notre frère », aveugle, nous voulons conduire l’autre aveugle… Nos regards accusateurs refont continuellement surface.
Il s’agit bien dans cette page de l’appel à l’analyse en confiance, avec l’Esprit, dans la miséricorde de Dieu de notre conversion, il s’agit du sacrement de réconciliation. Nous allons vivre le temps du Carême, nous allons vivre le temps et  l’esprit de Pâques, Dieu nous a réconciliés en Jésus avec lui, portons sur l’autre et nous même le regard de Dieu, un regard qui relève, qui relance… Acceptons la grâce de mieux voir en nous la poutre que nous ignorons.  Le Regard de Jésus nous permet de nous sauver de nos aveuglements pour nous ouvrir à la Lumière. Voilà la Bonne Nouvelle.

 

Nous remercions vivement le père René Dissard, prêtre du diocèse de Poitiers pour le partage de ce texte.

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » Edition du 20 février 2022

EVANGILE de Jésus Christ selon saint Luc (6, 27-38)

En ce temps-là, Jésus déclarait à ses disciples : « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient. À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. À celui qui te prend ton manteau, ne refuse pas ta tunique. Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas. Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs en font autant. Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu’on leur rende l’équivalent. Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants. Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ;ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

 

COMMENTAIRE

 Dans la liturgie de ce jour méditons ce « Ne le tue pas… » de David devant l’ennemi livré entre ses mains et la Parole de Jésus : « Faites du bien à ceux qui vous haïssent… »
Souhaiter du bien à ceux qui nous maudissent, prier pour ceux qui nous maltraitent, ce serait notre façon de parler d’eux avec Dieu qui les aime eux aussi.
IL s’agit de plus que de de nous faire du bien entre nous, il s’agit de pénétrer la Parole du Seigneur et d’en vivre. Sa radicalité c’est celle d’un nouveau style de vie qu’Il veut inculquer, un nouveau regard sur la vie, les événements, les personnes et sur Dieu même. Il s’agit de découvrir la gratuité de l’amour de Dieu, L’amour vrai consiste à faire vivre l’autre.
En nous invitant  à ne pas enfermer l’autre dans l’image que nous avons de lui Jésus nous fait accéder à cette unité qui nous fait Corps du Christ. Passer de la peur de l’autre à l’hospitalité, nous l’incarnons dans notre vie en Eglise, dans notre ajustement au projet de Dieu dans nos communautés. Le carême va être ce temps favorable qui ouvre nos vies sur cette dimension de la foi. Amen.

 

Nous remercions vivement le père René Dissard, prêtre du diocèse de Poitiers, pour le partage de ce texte

« Heureux les pauvres ! Quel malheur pour vous les riches ! » Edition du 13 février

EVANGILE de Jésus Christ selon saint Luc (6, 17.20-26)

En ce temps-là, Jésus descendit de la montagne avec les Douze et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. Et Jésus, levant les yeux sur ses disciples, déclara : « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes. Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation !
Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. »

 

 

COMMENTAIRE

Au pied de la montagne, les apôtres, les disciples, et le peuple, l’amorce de l’Église et Jésus s’adresse à nous, à nous qui essayons de mettre Dieu au centre de notre vie.
« Heureux les pauvres…»
.Jésus ne dit pas : « heureuse la misère », car la misère est un mal qu’Il nous demande d’éliminer; mais bien plutôt: « heureuse la pauvreté » qui ouvre le cœur aux dons de Dieu.
Le passage terrible sur les repus n’est pas une malédiction, Il dit malheur pour vous. Malheureux d’être sur les lieux arides dont nous parle le prophète Jérémie, malheureux d’être enfermés dans une convoitise pour eux-mêmes qui les prive de la résurrection dont parle l’apôtre Paul aux Corinthiens.
Heureux les pauvres. Seul Jésus, l’Innocent absolu, pouvait inventer ces paroles-là. Et seuls peuvent les reprendre après lui ceux qui, d’une manière ou d’une autre, participent à son exigence de vérité et de partage.
Heureux sommes-nous alors d’être, par le Christ, les proches des pauvres, des sans droits, des humiliés, des malades. Amen à cette paix-là, à cette liberté-là.

 

 

Nous remercions vivement le père René Dissard , prêtre du diocèse de Poitiers, pour le partage de ce texte