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Évangile de Jésus Christ selon saint Luc    (Lc 9, 11b-17)

En ce temps-là, Jésus parlait aux foules du règne de Dieu, et guérissait ceux qui en avaient besoin.
Le jour commençait à baisser. Alors les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent :
« Renvoie cette foule : qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs afin d’y loger et de trouver des vivres ; ici nous sommes dans un endroit désert. »
Mais il leur dit :« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Ils répondirent : « Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons. À moins peut-être d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce peuple. »
Il y avait environ cinq mille hommes.
Jésus dit à ses disciples : « Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ. »
Ils exécutèrent cette demande et firent asseoir tout le monde.
Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux, les rompit et les donna à ses disciples pour qu’ils les distribuent à la foule.
Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ; puis on ramassa les morceaux qui leur restaient : cela faisait douze paniers.
Image de Norbert Staudt de Pixabay  journal La Croix

Commentaire:

Il est grand le mystère de la foi, chantons-nous à la messe. En effet, on n’a pas fini de connaître le mystère de l’Eucharistie, non seulement intellectuellement, mais par le vécu. On ne célèbre pas l’Eucharistie à cinquante ans comme le jour de sa première communion. En ce jour de la fête du saint sacrement du Corps et du Sang du Christ, la liturgie nous invite à méditer le signe de la multiplication des pains dans le désert. Dans ce récit l’évangéliste met l’accent sur le partage.
Il se fait tard, après une journée bien remplie d’enseignement et de guérisons de diverses maladies, physiques, morales, spirituelles. Nous savons qu’après le coucher du soleil du sabbat, qui était un jour férié, commençait le dimanche, c’est-à-dire le jour où les chrétiens se rassemblaient pour célébrer le Seigneur ressuscité.
Les disciples sont réalistes, il va falloir trouver à manger pour la foule. Mais où trouver l’argent pour nourrir tant de personnes. On parle déjà du pouvoir d’achat. Et on est loin de la boulangerie. Ils sont prêts à congédier les fidèles. Mais Jésus les invite à les nourrir et à organiser le repas. Comment cela peut-il se faire, il n’y a que cinq pains et deux poissons. Cinq, comme les cinq doigts de la main, ou encore les cinq sens de l’homme qui sont autant d’instruments de communication dont dispose l’homme. Autrement dit, Dieu offre son amour, à l’homme il appartient de l’incarner par la main et les cinq sens, et faire advenir le Royaume d’amour et de paix. Une messe qui n’est pas suivie de charité est une messe tronquée, écrivait le pape Benoît XVI. Il y a aussi deux poissons. Or les premiers chrétiens avaient comme symbole et signe de ralliement le poisson. Parce que les cinq lettres du mot poisson en grec sont les premières de « Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur. » Jésus montre par-là que là où deux ou trois sont rassemblés en son nom il est au milieu d’eux. Et il fallait deux témoins pour authentifier un événement. Quand Jésus dit : ceci est mon corps, il ne s’agit pas seulement de pain, mais de pain brisé et partagé. Voilà pourquoi les chrétiens appelaient la messe : « La fraction du pain. »

Nous remercions vivement le père Joseph Penrad , prêtre du diocèse de Metz, pour le partage de ce texte.