+33 1 45 51 60 55 vea@vea.asso.fr

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 9,11b-17

En ce temps-là,
Jésus parlait aux foules du règne de Dieu,
et guérissait ceux qui en avaient besoin.
Le jour commençait à baisser.
Alors les Douze s’approchèrent de lui et lui dirent :
« Renvoie cette foule :
qu’ils aillent dans les villages et les campagnes des environs
afin d’y loger et de trouver des vivres ;
ici nous sommes dans un endroit désert. »
Mais il leur dit :
« Donnez-leur vous-mêmes à manger. »
Ils répondirent :
« Nous n’avons pas plus de cinq pains et deux poissons.
À moins peut-être d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture
pour tout ce peuple. »
Il y avait environ cinq mille hommes.
Jésus dit à ses disciples :
« Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ. »
Ils exécutèrent cette demande
et firent asseoir tout le monde.
Jésus prit les cinq pains et les deux poissons,
et, levant les yeux au ciel,
il prononça la bénédiction sur eux,
les rompit
et les donna à ses disciples
pour qu’ils les distribuent à la foule.
Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ;
puis on ramassa les morceaux qui leur restaient :
cela faisait douze paniers.

Commentaire

« Renvoie cette foule », ce conseil des apôtres à Jésus parait judicieux et raisonnable. Le soir tombe, bientôt, il va faire froid ; l’endroit est désert, il n’y a rien à manger. Pourtant, Jésus ne s’exécute pas ; au contraire, il leur donne un ordre : « donnez-leur vous-même à manger ». Ce qui est étonnant, avant même le miracle, c’est que les disciples le font : ils organisent même le repas en les installant par rangée de cinquante. Cela en est même absurde car pour si peu : cinq pains et deux poissons. Ce si peu est nécessaire ; Jésus ne va pas transformer des pierres en pain comme le diable l’avait tenté au début de sa mission ; il va prononcer sa bénédiction sur ce qu’apporte les disciples. Il le rompt et cela ne cesse de se multiplier jusqu’à pouvoir combler la faim de cette foule. Ce miracle est une grande force d’enseignement. Souvent, les disciples sont montrés du doigt dans l’Evangile car bien souvent, ils n’ont pas assez de foi et là, quelle confiance, ils font au Christ. Jésus ne fait pas son miracle à partir de rien mais il bénit ce que lui apporte l’humanité : ce pain, fruit de la terre et du travail des hommes et delà, jaillit un don pour tous. A travers le miracle des pains, c’est le miracle de l’amour des uns pour les autres qui à priori parait ne pas combler toute la soif de l’humanité. Qu’est-ce que donner hospitalité à quelques migrants alors qu’il n’y a tant d’autres qui errent sur les routes du monde ? Et pourtant, Dieu bénit cela, il l’irrigue du souffle de son esprit, le rompt pour partager cet amour à tous ; cet amour partagé donne sens à notre humanité ; il nous relie les uns et les autres comme frère. Le miracle du pain rompu et partagé donne naissance à la fraternité. C’est là le grand signe que Jésus nous a donné.

Nous remercions vivement le père Michel Paquereau , prêtre du diocèse de Luçon, pour le partage de ce texte.