+33 1 45 51 60 55 vea@vea.asso.fr

Mille signes de l’Evangile



« Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » édition du 30 Juin 2024

EVANGILE selon Saint Marc (Mc 5, 21-43)

En ce temps-là, Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer.
Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds et le supplie instamment :
« Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. »
Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait.
Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans…– elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré – … cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement.
Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. »
À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal.
Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui.
Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? »
Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” »
Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité.
Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. »
Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? »
Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. » Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques.
Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit :
« Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. »
Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant.
Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi! »
Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans.
Ils furent frappés d’une grande stupeur. Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.

Image wikipedia creative commons 

COMMENTAIRE

En réalité, dans cet évangile, ce n’est pas à une, mais bien à deux mortes que Jésus est confronté : la fille de Jaïre et la femme hémorroïsse tuée socialement par un mal qui, à son époque, la frappait d’exclusion pour cause d’impureté.
L’action du Christ sera donc la même dans les deux cas, elle va consister à remettre debout celles qui étaient terrassées.
Ainsi, après le « Tais-toi ! » sévèrement adressé la semaine dernière au vent tempétueux, voici aujourd’hui le « Lève-toi ! » si libérateur.
Ces deux injonctions de Jésus cernent parfaitement le plan de salut pour l’humanité auquel Dieu voudrait tant nous faire contribuer. À nous donc de faire taire les voix maléfiques qui ne manquent pas de se faire entendre dans notre monde, à nous aussi de tendre la main pour relever tous ceux qui sont laissés pour morts sur le bas-côté de nos routes.
Au fond, c’est bien ce que nous rappellent nos évêques dans un texte publié en ce temps d’élections. « Demain, chacun devra toujours s’inquiéter de ceux qui vont moins bien que lui. » écrivent-ils notamment. Est-ce que mon vote va bien dans le sens d’une plus grande attention aux autres ? Voilà une bonne question à se poser lorsque nous serons dans l’isoloir !

Nous remercions vivement Denis Charroin, prêtre du diocèse du Puy , pour le partage de ce texte

« Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? » édition du 23 juin 2024

EVANGILE selon St Marc (Mc 4, 35-41)

 

James Ensor, Le Christ apaisant la tempête, vers 1900 (peinture dans le musée d’Ixelles)CC

Toute la journée, Jésus avait parlé à la foule.
Le soir venu, Jésus dit à ses disciples : « Passons sur l’autre rive. »
Quittant la foule, ils emmenèrent Jésus, comme il était, dans la barque, et d’autres barques l’accompagnaient.
Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà elle se remplissait.
Lui dormait sur le coussin à l’arrière.
Les disciples le réveillent et lui disent : « Maître, nous sommes perdus ; cela ne te fait rien ? »
Réveillé, il menaça le vent et dit à la mer : « Silence, tais-toi ! » Le vent tomba, et il se fit un grand calme.
Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous si craintifs ? N’avez-vous pas encore la foi ? » Saisis d’une grande crainte, ils se disaient entre eux : « Qui est-il donc, celui-ci, pour que même le vent et la mer lui obéissent ? »

COMMENTAIRE

Les disciples de Jésus ne se sont pas trompés : ils sont réellement en danger !
Ils connaissent bien cette « mer de Galilée » puisque c’est leur lieu de pêche habituel. Ils ont  donc l’habitude des vents, des vagues… c’est pratiquement leur quotidien. Mais cette tempête est particulièrement violente, et l’eau qui commence à remplir leur embarcation ne laisse aucun  doute : ils vont bientôt couler.
Sur ce diagnostic Jésus ne leur donne pas tort, d’ailleurs ils ont à ce point raison que seul un miracle a pu les sauver d’un naufrage inévitable.
Mais là où les disciples ont manqué de clairvoyance c’est sur l’effet qu’aurait du avoir sur eux la présence du Christ à leurs côtés : ils auraient du être moins craintifs.
C’est sans doute le double appel de notre évangile.
D’abord, et surtout, emmener Jésus partout avec nous dans la barque qui doit nous conduire jusqu’à l’autre rive de la vie terrestre.
Ensuite, forts de cet accompagnement, ne jamais perdre confiance, même si notre Passager paraît dormir quand nous sommes pris dans la tourmente, car Celui qui, le premier, désire tant s’embarquer ainsi avec nous est le grand Vainqueur !

Nous remercions vivement Denis Charroin, diacre du diocèse du Puy, pour le partage de ce texte.

« C’est la plus petite de toutes les semences, mais quand elle grandit, elle dépasse toutes les plantes potagères » édition du 16 Juin 2024

EVANGILE selon Saint Marc  (Mc 4, 26-34)

En ce temps-là, parlant à la foule, Jésus disait : « Il en est du règne de Dieu comme d’un homme qui jette en terre la semence : nuit et jour, qu’il dorme ou qu’il se lève, la semence germe et grandit, il ne sait comment. D’elle-même, la terre produit d’abord l’herbe, puis l’épi, enfin du blé plein l’épi. Et dès que le blé est mûr, il y met la faucille, puisque le temps de la moisson est arrivé.» Il disait encore : « À quoi allons-nous comparer le règne de Dieu ? Par quelle parabole pouvons-nous le représenter ?
Il est comme une graine de moutarde : quand on la sème en terre, elle est la plus petite de toutes les semences. Mais quand on l’a semée, elle grandit et dépasse toutes les plantes potagères ; et elle étend de longues branches, si bien que les oiseaux du ciel peuvent faire leur nid à son ombre. »
Par de nombreuses paraboles semblables, Jésus leur annonçait la Parole, dans la mesure où ils étaient capables de l’entendre. Il ne leur disait rien sans parabole, mais il expliquait tout à ses disciples en particulier.

COMMENTAIRE

La parabole de la graine de moutarde met un coup de projecteur sur les petites occupations, les petites actions, les petites attentions… bref, sur les bien petites choses qui, reconnaissons-le, remplissent le plus souvent notre quotidien.
Comme la plus insignifiante des semences qui produit la plus grande plante, ces petits riens, sans aucun relief apparent, enfouis dans la banalité de nos journées, peuvent aussi donner lieu à une fécondité insoupçonnée si nous savons les offrir à Dieu.
Ce que Jésus veut donc nous faire découvrir ici, c’est l’énorme potentiel du moindre de nos faits et gestes.
Le Docteur en la matière est sans doute la « petite » Thérèse de Lisieux dont le génie propre est d’avoir si bien compris toute la grandeur de la petitesse, lorsque celle-ci est remise avec confiance entre les mains du Père. « Tout est si grand en religion… ramasser une épingle par amour peut convertir une âme. Quel mystère !… » écrivait-elle à sa sœur Léonie (lettre 164).
Alors, tous à nos épingles pour contribuer au salut du monde !

Nous remercions vivement Denis Charroin , diacre du diocèse du Puy, pour le partage de ce texte.

« C’en est fini de Satan » édition du 9 Juin 2024

EVANGILE selon St Marc (Mc 3, 20-35)

En ce temps-là, Jésus revint à la maison, où de nouveau la foule se rassembla, si bien qu’il n’était même pas possible de manger.
  Les gens de chez lui, l’apprenant, vinrent pour se saisir de lui, car ils affirmaient :« Il a perdu la tête. »
 Les scribes, qui étaient descendus de Jérusalem, disaient : « Il est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons. »
 Les appelant près de lui, Jésus leur dit en parabole : « Comment Satan peut-il expulser Satan ?  Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut pas tenir. Si les gens d’une même maison se divisent entre eux, ces gens ne pourront pas tenir. Si Satan s’est dressé contre lui-même, s’il est divisé, il ne peut pas tenir ; c’en est fini de lui. Mais personne ne peut entrer dans la maison d’un homme fort et piller ses biens, s’il ne l’a d’abord ligoté. Alors seulement il pillera sa maison.  Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours. »
Jésus parla ainsi parce qu’ils avaient dit : « Il est possédé par un esprit impur. »
 Alors arrivent sa mère et ses frères. Restant au-dehors, ils le font appeler. Une foule était assise autour de lui ; et on lui dit : « Voici que ta mère et tes frères sont là dehors : ils te cherchent. »
  Mais il leur répond : « Qui est ma mère ? qui sont mes frères ? »  Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit :
« Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »

COMMENTAIRE

Une fois n’est pas coutume, dans l’Évangile de ce dimanche, proches et détracteurs de Jésus partagent un même point de vue : il est fou !
Tous s’entendent en effet sur un constat à peu près identique. Déclarer qu’il a « perdu la tête » ou prétendre qu’il est « possédé par Béelzéboul », au fond cela revient au même, dans les deux cas c’est affirmer que Jésus n’est plus en possession de lui-même.
Eh bien, justement, ils ne croient pas si bien dire.
Effectivement, le Christ ne se possède plus lui-même, il est sous la totale emprise non pas du chef des démons, mais de son Père. Voilà ce qui le rend vainqueur du mal. C’est en laissant agir à travers lui la Toute-Puissance divine que Jésus peut « ligoter » celui qui désormais ne pourra plus jamais avoir le dernier mot. Et c’est bien de cette folle espérance dont nous avons surtout à être témoins dans un monde qui en a tant besoin.
Non seulement Jésus assume pleinement cette dépossession de lui-même, mais il nous appelle à le rejoindre dans cette folie en faisant comme lui la volonté de Dieu. Ainsi nous serons pour lui, ce que nous n’aurions jamais pu imaginer même dans nos rêves les plus fous, « un frère, une sœur, une mère ».

Nous remercions vivement lDenis Charroin , diacre du diocèse du Puy, pour le partage de ce texte.

« Ceci est mon corps, ceci est mon sang » édition du 2 Juin 2024

EVANGILE selon Saint Marc   (Mc 14, 12-16.22-26)

Le premier jour de la fête des pains sans levain, où l’on immolait l’agneau pascal, les disciples de Jésus lui disent :
« Où veux-tu que nous allions faire les préparatifs pour que tu manges la Pâque ? »
Il envoie deux de ses disciples en leur disant : « Allez à la ville ; un homme portant une cruche d’eau viendra à votre rencontre. Suivez-le, et là où il entrera, dites au propriétaire : “Le Maître te fait dire : Où est la salle où je pourrai manger la Pâque avec mes disciples ?” Il vous indiquera, à l’étage, une grande pièce aménagée et prête pour un repas. Faites-y pour nous les préparatifs. »
Les disciples partirent, allèrent à la ville ; ils trouvèrent tout comme Jésus leur avait dit, et ils préparèrent la Pâque.
Pendant le repas, Jésus, ayant pris du pain et prononcé la bénédiction, le rompit, le leur donna, et dit :« Prenez, ceci est mon corps. »
Puis, ayant pris une coupe et ayant rendu grâce, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit : « Ceci est mon sang, le sang de l’Alliance, versé pour la multitude. Amen, je vous le dis : je ne boirai plus du fruit de la vigne, jusqu’au jour où je le boirai, nouveau, dans le royaume de Dieu. »
Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers.

COMMENTAIRE

« Prenez, ceci est mon corps, ceci est mon sang » Nous connaissons bien cette formule que le prêtre prononce à chaque messe, mais nous aurions certainement tort de la cantonner au seul usage liturgique. En réalité, c’est au quotidien que nous devons nous nourrir de cette parole de Jésus qui, au fond, nous appelle à deux audaces.
D’abord l’audace de nous saisir du Christ dans toutes les circonstances de notre vie : dans les moments difficiles pour qu’il nous aide à porter notre fardeau et nous procure du repos, dans les moments heureux pour lui rendre grâce et l’embrasser.
Ensuite l’audace de nous sacrifier à chaque occasion. Si Jésus se donne à nous, c’est pour que nous nous donnions nous aussi aux autres. C’est la grande leçon du lavement des pieds indissociable de l’Eucharistie que nous fêtons ce dimanche : « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. » (Jean 13, 15)
Que la Vierge Marie, la première à avoir fait pleinement corps avec le Christ, nous obtienne la grâce de vivre toujours davantage dans cette même communion !

 

Nous remercions vivement Denis Charroin , diacre du diocèse du Puy, pour le partage de ce texte.