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Mille signes de l’Evangile



« Dieu fera justice à ses élus qui crient vers lui » Edition du 19 Octobre 2025

« Dieu fera justice à ses élus qui crient vers lui » Edition du 19 Octobre 2025

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 18, 1-8)

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager :
« Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes.
Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : ‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’
Longtemps il refusa ; puis il se dit : ‘Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ »
Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ?
Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice.
Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

image : evangile et peinture Bernadette Lopez

Commentaire:

Pourquoi Jésus, dans la parabole que nous présente LUC, met-il en exergue une veuve ?
Il faut savoir qu’en Israël et dans l’Eglise primitive, les veuves comme les orphelins étaient le symbole du dénuement et de la détresse sans appui : « Maudit soit celui qui biaise avec le droit de l’émigré, de l’orphelin et de la veuve » (Deutéronome 27 /19).
La première phrase de l’Evangile de ce jour, nous offre 3 thèmes que l’on pourrait résumer ainsi :
    pour le chrétien, il est nécessaire de prier,
    pour le chrétien, qu’est-ce que la prière ?
    pour le chrétien que veut dire ne pas se décourager ?
Rappelons tout d’abord que la prière est prioritairement une attention envers Dieu. Il me semble bon de donner le sens de ce mot : « ATTENTION », qui signifie « ETRE TENDU VERS ». Dit autrement, pour les chrétiens, l’attention est une pédagogie dont le centre n’est autre que l’ECRITURE qui désigne le contenu du Premier et du Nouveau Testament.
Quels sont les passages de l’Ecriture qui nous invitent à « être tendu vers » ?
Par exemple, dans l’extrait du livre de l’Exode de ce jour, la première phrase est la suivante : 
« Le peuple d’Israël marchait à travers le désert ».
C’est une manière de dire que l’important n’est pas derrière mais devant nous.
Il est vrai que très souvent, ce « devant nous » reste abstrait car il est à découvrir. L’expérience du « devant nous », ne nous enferme pas, mais nous sollicite à avancer pour en savoir plus.  Pour beaucoup cela peut être source d’angoisse si nous déracinons ce « devant nous », du présent de notre vie.
Ici, nous voyons la difficulté que peuvent avoir Moïse et ses proches à tenir tête aux Amalécites. C’est en permettant et en aidant Moïse à maintenir les bras tendus que ses proches, par solidarité, parviendront à la victoire.
 Nous pouvons transposer cela dans nos vies : vivre l’Evangile aujourd’hui c’est d’abord le vivre ensemble mais c’est aussi comme le dit Paul à Timothée :
« Proclamer la parole, intervenir à temps et à contretemps, dénoncer le mal, faire des reproches, encourager, avec une grande patience et le souci d’instruire. »
Les conseils de Paul à Timothée et à nous-mêmes, nous renvoient aux propos présentés dans Luc : l’exigence de ne pas se décourager. Cela n’est pas nouveau puisqu’avec le passage de l’Exode, la victoire nous est présentée comme liée à la persévérance, il en est de même pour la veuve et son combat : insister, recommencer, ne pas se lasser de demander. La confiance lorsqu’elle est première devient une arme contre le découragement.
Gardons en mémoire ce que jésus nous dit : la miséricorde de Dieu pour les siens est la chose la plus sure qui soit.
Au cœur de cette miséricorde, nous trouvons une source qui permet de concrétiser notre relation avec Dieu et ceux que nous rencontrons, cette source porte un nom : LA PRIERE.
Mais attention, la prière est d’abord une attitude de foi qui ne s’arrête pas à des formulations répétitives qui vont faire de cette dernière, l’art de réciter des textes qui ne nous remettent pas forcément en cause.
 Je vous invite à méditer un extrait de l’Evangile de Matthieu 6/ 7-8 : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles, ils seront exaucés. Ne les imitez donc pas car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l’ayez demandé. »

Nous remercions vivement le père Christian Bezol, prêtre du diocèse d’Avignon , pour le partage de ce texte.
« Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » Edition du 12 Octobre 2025

« Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! » Edition du 12 Octobre 2025

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 17, 11-19)

En ce temps-là, Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.
Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance et lui crièrent :
« Jésus, maître, prends pitié de nous. »
À cette vue, Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres. »
En cours de route, ils furent purifiés.
L’un d’eux, voyant qu’il était guéri, revint sur ses pas, en glorifiant Dieu à pleine voix.
Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce. Or, c’était un Samaritain.
Alors Jésus prit la parole en disant : « Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Les neuf autres, où sont-ils ?  Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu ! »
Jésus lui dit : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. »

 

image:  guérison des dix lépreux James Tissot domaine public

 

Commentaire:

Aujourd’hui dans l’Evangile de Luc, Jésus nous est présenté en marche. A ce propos, j’aime bien rappeler que la foi est un chemin qui se marche.
Marcher sa foi permet de rencontrer une multitude de personnes. Dans le contexte de notre évangile, Jésus va aujourd’hui, rencontrer des lépreux.
 Il faut savoir que la lèpre, était une maladie déjà connue à l’époque de Jésus pour être  contagieuse et sans traitement. Le seul remède pratiqué, était d’isoler les malades dans des lieux à l’écart de tous.  Pour la Loi juive, toucher ces personnes étaient une source d’impureté.
Jésus passe outre et accepte que ces lépreux viennent à sa rencontre. Du côté des Lépreux, ils ont la certitude que Jésus sera la source de leur guérison.
Dans la suite de l’histoire, nous constatons que les dix seront guéris. Cependant, 9 n’auront pas la délicatesse de venir dire merci. Un seul fera la démarche d’un merci, c’est le samaritain.  
L’important pour nous, est de constater que Jésus réagit à la situation de détresse de ces dix personnes, neuf juifs et un samaritain. Il n’y a aucun privilège pour Jésus et cela est primordial pour lui.
Jésus nous renvoie au fondement de ce que nous vivons. Quels que soient les évènements positifs ou négatifs que nous vivons, nous devons être en état de veille et éventuellement remettre en question nos engagements.
 Pour les chrétiens, l’engagement est source de foi et inversement, la foi est source d’engagement.
La force du christianisme, c’est d’associer la foi-espérance et la foi-reconnaissance.
Dans notre texte, le lépreux samaritain après sa guérison, va revenir voir Jésus qui Lui dira cette belle parole : « Lève-toi, va, ta foi t’a sauvé ».
Cette parole va solliciter chez notre samaritain de la louange et lui permettra à son tour d’être disciple de celui qui l’a guéri.
Nous aussi, sommes invités à rendre grâce à Dieu en Jésus ; le plus bel acte d’action de grâce que nous vivons depuis le témoignage que Jésus nous a offert, c’est l’Eucharistie : ouverture naturelle au monde et aux autres.
Une fois de plus, Jésus nous rappelle sa vision : il est venu pour tous : juifs, samaritains mais aussi tous les autres.  Il ne limite pas son action à quelques privilégiés. Bien au contraire, il nous invite à lutter contre toutes les démarches conservatrices qui mettent des limites dans la relation avec Jésus. Il n’y a aucun droit de douane.
Vivre l’Evangile aujourd’hui est plus que jamais cette exigence d’ouverture sollicitée par notre foi.
 Permettez-moi de rappeler ce qui nous est dit dans l’Evangile de Mattieu (ch 21 v31) : « Collecteurs d’impôts et prostituées vous précèdent dans le royaume de Dieu ».
Cette vision ne peut être que source de joie quand on découvre que le Christ nous engage à une forme d’ouverture XXL. Le poète (Marion Muller-Collard) le dirait autrement :« Se sentir vivant dans la fraîcheur du vent ».
Au terme de cette méditation, il est bon de souligner que Jésus est le Fils unique du Dieu d’Israël comme le proclame dans la première lecture Naaman le Syrien. Sa proclamation vient conforter la démarche du lépreux samaritain qui vient remercier Jésus : avec Dieu, tout est gratuit. A notre tour, il est important de reconnaître en Jésus la présence de Dieu en nous et en nos frères et vivre de cette présence.
  Le trésor qui nous est laissé, c’est l’Evangile, un message dont l’annonce doit se confondre avec notre vie. C’est justement cette démarche qui donne à notre vie sa dimension sacramentelle.
 En d’autres termes, une action qui rappelle comme le dit Saint Paul que Jésus-Christ nous sollicite à vivre debout en ressuscités.

Nous remercions vivement le père Christian Bezol, prêtre du diocèse d’Avignon , pour le partage de ce texte.
« Si vous aviez de la foi ! » Edition du 5 octobre 2025

« Si vous aviez de la foi ! » Edition du 5 octobre 2025

Kieffer

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 17, 5-10)

En ce temps-là, les Apôtres dirent au Seigneur « Augmente en nous la foi ! »
Le Seigneur répondit :« Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbre que voici : ‘Déracine-toi et va te planter dans la mer’, et il vous aurait obéi.
Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : ‘Viens vite prendre place à table’ ?  Ne lui dira-t-il pas plutôt : Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour’ ?
Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ?
De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : ‘Nous sommes de simples serviteurs :nous n’avons fait que notre devoir’ »

Commentaire:

Je vous invite à prendre l’antienne centrale de du psaume 94 : 
« Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur mais écoutons la voix du Seigneur ».
Cette antienne nous renvoie à nos engagements que l’on peut résumer par deux mots :OUVERTURE et ECOUTE
Deux mots qui prennent de la densité, liés tout à la fois à la Parole de Dieu et aux partages sollicités par les relations que nous avons avec nos proches mais également avec les milieux que nous fréquentons aussi bien professionnels, associatifs, sociaux…
Quels sont donc les points d’appui que la Parole nous invite à mettre en exergue ?
A ce propos, j’aime bien rappeler les paroles d’un de mes vicaires :  « Quand on est sur le registre de la foi, on ne compte pas. »
C’est certainement avec cette vision des choses que Jésus dans l’Evangile va répondre à ses disciples :  « Si vous aviez la foi, comme une graine de moutarde … » (v6).
L’important c’est de vivre et de chercher à travers nos actes une cohérence de vie.
Vivre l’Evangile Aujourd’hui c’est justement partager un maximum de cohérence.
 Jésus nous propose de vivre cette cohérence en nous rappelant l’importance du service qui nous identifie à ce que le Christ a vécu au gré des jours. A son image, nous sommes invités à vivre le service que nous pouvons comparer à la sève qui nourrit notre foi.
Nous parlons souvent de ceux qui ont la foi et ceux qui ne l’ont pas comme si nous étions dans une compétition.
C’est là une erreur fondamentale qui guette aussi bien les disciples et nous avec eux.
Nous le disons et l’affirmons, la foi ne se mesure pas.
La foi est un Don de Dieu universel :  la Foi est à traiter par chacun comme un grain de moutarde pour la faire grandir.
Jésus ne donnera jamais une définition de la Foi, mais on comprend à la lecture des Evangiles que la Foi n’est pas une baguette magique, ni même une croyance : Jésus parle de la Foi comme d’une dynamique relationnelle qui peut surprendre. En effet, dans l’Evangile de ce jour, il renvoie ses disciples vers la notion de service.
La Foi, est :  EFFORT, CONFIANCE, PERSEVERANCE, et comme nous l’avons vu dans Evangile de la semaine dernière qui nous présentait l’intendant malhonnête, elle est aussi : DISCERNEMENT.
La Foi par sa richesse, peut être transgression des codes culturels, moraux et religieux lorsqu’ils sont utilisés et aliènent, déshumanisent l’humain (la samaritaine, la guérison du lépreux …) ne jamais oublier, que Foi est LIBERTE.
« Si j’avais la foi comme un grain de moutarde, je pourrais déplacer les montagnes,
Mais avec la foi qui est la mienne Seigneur, donne-moi la force de gravir celles qui se dressent sur mon chemin
Si j’avais la foi comme un grain de moutarde, je pourrais vider les océans.
Mais avec la foi qui est la mienne Seigneur, donne-moi la confiance lorsque les eaux s’agitent
Si j’avais la foi comme un grain de moutarde, je pourrais faire de grandes choses,
Mais avec la foi qui est la mienne, Seigneur, donne-moi de me réjouir des grandes choses que tu fais
Je n’ai pas, Seigneur, la foi comme un grain de moutarde
Mais elle est si petite la foi qui est la mienne qu’elle me rappelle chaque jour comme j’ai besoin de toi »
(Marion Muller-Collard Eclats d’Evangile)

Nous remercions vivement le père Christian Bezol ,prêtre du diocèse d’Avignon, pour le partage de ce texte.
« Tu as reçu le bonheur, et Lazare, le malheur. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance » Edition du 28 Septembre 2025

« Tu as reçu le bonheur, et Lazare, le malheur. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance » Edition du 28 Septembre 2025

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 16, 19-31)

En ce temps-là, Jésus disait aux pharisiens :
« Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux.
Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare, qui était couvert d’ulcères. Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères.
Or le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham.
Le riche mourut aussi, et on l’enterra.  Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui.
Alors il cria : ‘Père Abraham, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise.
– Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance.
Et en plus de tout cela, un grand abîme a été établi entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.’
Le riche répliqua : ‘Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare dans la maison de mon père. En effet, j’ai cinq frères : qu’il leur porte son témoignage, de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de torture !’
Abraham lui dit : ‘Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent !
– Non, père Abraham, dit-il, mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront.’
Abraham répondit : ‘S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.’ »
 
 
image:     Heinrich Aldegrever CC

Commentaire:

Il est toujours curieux de constater combien les paraboles et les récits de Jésus, font échos à notre société et à notre vie.
Un homme riche (de lui-même ?) qui ne remarque pas la présence du pauvre devant sa porte ou qui s’y est tellement habitué qu’il ne le voit plus.
Un homme (nous ?) qui n’imagine pas à quel point le pauvre, devant sa porte se satisferait des miettes tombant de sa table.
Il y a là un décalage immense et tragique qui se répète au fil du temps. Un décalage qui selon la deuxième partie de la parabole pourrait bien s’inverser à l’heure du grand passage
Mais qui sont les pauvres et qui sont les riches ? Pauvre et riche de quoi ? Riche, mais pauvre de cœur ? Pauvre, mais riche de l’amour de Dieu sauveur ?
Serions-nous aveugle au point de ne voir que ce qui fait notre bonheur ici-bas ? Pourrions-nous penser qu’il suffit d’appartenir à une famille religieuse pour obtenir les grâces de Dieu ?
Jésus nous invite à le suivre non pour que nous tirions parti d’être croyant mais pour écouter sa Parole et la mettre en pratique… être pratiquant.

Nous remercions vivement Joel Jolain , diacre du diocèse de Troyes , pour le partage de ce texte.
« Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent » Edition du 21 Septembre 2025

« Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent » Edition du 21 Septembre 2025

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 16, 1-13)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples :
« Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé comme dilapidant ses biens.
Il le convoqua et lui dit : ‘Qu’est-ce que j’apprends à ton sujet ? Rends-moi les comptes de ta gestion, car tu ne peux plus être mon gérant.’
Le gérant se dit en lui-même : Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gestion ? Travailler la terre ? Je n’en ai pas la force. Mendier ? J’aurais honte.
Je sais ce que je vais faire, pour qu’une fois renvoyé de ma gérance, des gens m’accueillent chez eux.’
Il fit alors venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître. Il demanda au premier :‘Combien dois-tu à mon maître ?’ Il répondit : ‘Cent barils d’huile.’ Le gérant lui dit : ‘Voici ton reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante.’  Puis il demanda à un autre : ‘Et toi, combien dois-tu ?’ Il répondit : ‘Cent sacs de blé.’ Le gérant lui dit :‘Voici ton reçu, écris 80’.
Le maître fit l’éloge de ce gérant malhonnête car il avait agi avec habileté ; en effet, les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière.
Eh bien moi, je vous le dis : Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles.
Jésus disait à ses disciples :
« Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande.
Celui qui est malhonnête dans la moindre chose est malhonnête aussi dans une grande.
Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ?
Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera ?
Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre.
Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. »

 

*Image . A. Mironov CC

Commentaire:

Si Jésus nous parle en parabole, c’est pour nous faire comprendre des choses importantes. C’est pour passer un message fort, celui du Père et pour nous inviter à faire bon usage de notre Vie.
En parcourant cette page d’évangile nous pouvons être irrités voire scandalisés par certains propos. Comment pourrions-nous croire que Jésus nous incite à faire des cadeaux avec des biens qui ne sont pas nôtres ? Pourrions-nous croire qu’il fasse l’éloge de la malhonnêteté : gagner de l’argent ou de la reconnaissance en fraudant. Bien-sûr que non ; il met à profit notre irritation pour nous inciter à faire des choix fondamentaux : Quel maître servir ? servir Dieu ou servir l’argent. Servir nos idoles : or et argent jusqu’à en être esclave, ou servir avec amour notre Maître et Seigneur ?
C’est important de bien se connaître, de prendre le temps de relire nos pratiques, nos projets, de mesurer en quoi nous sommes habiles, au profit de quel avenir, de quel présent ?
Les partages que nous vivons en équipe VEA offrent l’opportunité de cette relecture et de trouver ensemble des chemins de conversion. Merci Seigneur.

Nous remercions vivement Joel Jolain , diacre du diocèse de Troyes , pour le partage de ce texte.