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EVANGILE de Jésus Christ selon saint Jean (14, 15-21)

   En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous :l’Esprit de vérité, lui que le monde ne peut recevoir, car il ne le voit pas et ne le connaît pas ; vous, vous le connaissez, car il demeure auprès de vous,
et il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.  D’ici peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant, et vous vivrez aussi. En ce jour-là, vous reconnaîtrez que je suis en mon Père, que vous êtes en moi, et moi en vous. Celui qui reçoit mes commandements et les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père ; moi aussi, je l’aimerai, et je me manifesterai à lui. »

COMMENTAIRE

En introduction il est peut-être bon de rappeler ce qu’est un samaritain pour les juifs de l’époque. D’emblée, disons que les deux ne sont pas de très grands amis. Leurs différends reposent entre autres, sur le fait qu’ils utilisaient comme livre sacré la Thora, mais avaient modifié quelques textes, ce qui est insupportable pour nos frères juifs. Une autre raison et pas des moindres, les samaritains rejetaient le culte du temple de Jérusalem et se réunissaient sur le mont Garizim pour vénérer Dieu. Ne pas oublier que dans ce contexte culturel, « la montagne est la monture de Dieu ». Autre petit détail, il est dit pour ceux qui avaient été baptisés, « il étaient simplement baptisés au nom de Jésus. »  Baptême fait certainement par Jean Baptiste. Pour la petite histoire, le lieu du baptême de Jésus par Jean Baptiste est à Wadi Kharrar en Jordanie. Pierre et Jean, premiers témoins de la résurrection, avec Marie de Magdala ils représentent l’Église. Ceci explique cela, qu’au nom de l’Église, ils vont imposer leurs mains pour que les samaritains présents reçoivent l’Esprit Saint. 
Nous voyons à travers de si petits détails évoqués par les Actes, que l’Église est en train de prendre son envol et de se structurer. En effet les chrétiens, quelle que soit l’époque, sont amenés à « rendre raison de l’espérance qui est en eux. »  Autrement dit, à s’expliquer sur leur foi. Pas toujours évident de transmettre ce que nous vivons, nous qui par la grâce de notre baptême sommes rentrés dans l’univers du ressuscité. La foi se traduit par une expérience, ce n’est pas simplement une adhésion. La foi, pour rendre compte et devenir témoignage, en amont, elle est expérience. Qu’est-ce que je vis de l’Esprit de l’Evangile dans mon quotidien ? quels sont mes combats, mes solidarités, mon implication dans ma famille, auprès des amis qui parlent au nom de l’expérience que j’ai avec celui qui m’invite chaque jour à vivre debout, en ressuscité ? 
L’expérience est un langage qui dit. C’est le meilleur témoignage qui se fait avec douceur et respect. La foi qui, volontairement se dit, risque toujours le dérapage vers le prosélytisme ou le porte à porte et, très à la mode aujourd’hui dans une fausse vision de la Nouvelle Evangélisation, « la pastorale klaxon. »   L’Evangélisation n’a pas attendu le XXe siècle pour être nouvelle, elle est nouvelle par essence, dès son origine.
Que notre vie soit témoignage sans oublier que les acteurs principaux de l’évangélisation sont le Christ et son associé le Saint Esprit.
Nos partages, nos initiatives inspirés par la Parole de Dieu ne peuvent avoir qu’une incidence positive sur notre démarche :  avoir Dieu « dans la peau ».
Même si les temps sont difficiles à vivre en ce moment, restons positifs. L’homme est grand et beau, la vie pareillement est un printemps quotidien.

Nous remercions vivement le père Christian Bezol, prêtre du diocèse d’Avignon, pour le partage de ce texte