+33 1 45 51 60 55 vea@vea.asso.fr

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (Lc 18, 1-8)

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour eux de toujours prier sans se décourager :
« Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes.
Dans cette même ville, il y avait une veuve qui venait lui demander : ‘Rends-moi justice contre mon adversaire.’
Longtemps il refusa ; puis il se dit : ‘Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne, comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.’ »
Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice ! Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit ? Les fait-il attendre ?
Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice.
Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

image : evangile et peinture Bernadette Lopez

Commentaire:

Pourquoi Jésus, dans la parabole que nous présente LUC, met-il en exergue une veuve ?
Il faut savoir qu’en Israël et dans l’Eglise primitive, les veuves comme les orphelins étaient le symbole du dénuement et de la détresse sans appui : « Maudit soit celui qui biaise avec le droit de l’émigré, de l’orphelin et de la veuve » (Deutéronome 27 /19).
La première phrase de l’Evangile de ce jour, nous offre 3 thèmes que l’on pourrait résumer ainsi :
    pour le chrétien, il est nécessaire de prier,
    pour le chrétien, qu’est-ce que la prière ?
    pour le chrétien que veut dire ne pas se décourager ?
Rappelons tout d’abord que la prière est prioritairement une attention envers Dieu. Il me semble bon de donner le sens de ce mot : « ATTENTION », qui signifie « ETRE TENDU VERS ». Dit autrement, pour les chrétiens, l’attention est une pédagogie dont le centre n’est autre que l’ECRITURE qui désigne le contenu du Premier et du Nouveau Testament.
Quels sont les passages de l’Ecriture qui nous invitent à « être tendu vers » ?
Par exemple, dans l’extrait du livre de l’Exode de ce jour, la première phrase est la suivante : 
« Le peuple d’Israël marchait à travers le désert ».
C’est une manière de dire que l’important n’est pas derrière mais devant nous.
Il est vrai que très souvent, ce « devant nous » reste abstrait car il est à découvrir. L’expérience du « devant nous », ne nous enferme pas, mais nous sollicite à avancer pour en savoir plus.  Pour beaucoup cela peut être source d’angoisse si nous déracinons ce « devant nous », du présent de notre vie.
Ici, nous voyons la difficulté que peuvent avoir Moïse et ses proches à tenir tête aux Amalécites. C’est en permettant et en aidant Moïse à maintenir les bras tendus que ses proches, par solidarité, parviendront à la victoire.
 Nous pouvons transposer cela dans nos vies : vivre l’Evangile aujourd’hui c’est d’abord le vivre ensemble mais c’est aussi comme le dit Paul à Timothée :
« Proclamer la parole, intervenir à temps et à contretemps, dénoncer le mal, faire des reproches, encourager, avec une grande patience et le souci d’instruire. »
Les conseils de Paul à Timothée et à nous-mêmes, nous renvoient aux propos présentés dans Luc : l’exigence de ne pas se décourager. Cela n’est pas nouveau puisqu’avec le passage de l’Exode, la victoire nous est présentée comme liée à la persévérance, il en est de même pour la veuve et son combat : insister, recommencer, ne pas se lasser de demander. La confiance lorsqu’elle est première devient une arme contre le découragement.
Gardons en mémoire ce que jésus nous dit : la miséricorde de Dieu pour les siens est la chose la plus sure qui soit.
Au cœur de cette miséricorde, nous trouvons une source qui permet de concrétiser notre relation avec Dieu et ceux que nous rencontrons, cette source porte un nom : LA PRIERE.
Mais attention, la prière est d’abord une attitude de foi qui ne s’arrête pas à des formulations répétitives qui vont faire de cette dernière, l’art de réciter des textes qui ne nous remettent pas forcément en cause.
 Je vous invite à méditer un extrait de l’Evangile de Matthieu 6/ 7-8 : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles, ils seront exaucés. Ne les imitez donc pas car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l’ayez demandé. »

Nous remercions vivement le père Christian Bezol, prêtre du diocèse d’Avignon , pour le partage de ce texte.