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EVANGILE de Jésus Christ selon saint Marc (12, 41-44)

En ce temps-là, dans son enseignement, Jésus disait aux foules : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie. Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor
plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. »

COMMENTAIRE

Jésus est assis à l’extérieur du temple, il attend et remarque une humble femme, pauvre et inconnue qui passe et qui dépose discrètement deux petites pièces qui étaient cachées dans le creux de sa main. Elle n’osait pas s’avancer, peur d’être remarquée. Mais Jésus l’a reconnue et la cite en exemple à ses disciples.
Elle a donné plus que tout le monde, dit Jésus, elle a pris sur son indigence, sur ce qui lui restait à vivre, alors que les fortunés le prenaient sur leur superflu. Pauvre, elle l’est effectivement, car les veuves dépendaient largement de la charité publique. Les scribes qui devaient être attentifs aux dérives de leurs communautés, au contraire, profitaient de leur fonction, pour se saisir des biens des veuves et Jésus leur reproche leur faible foi, leur manque d’engagement et leur courte vue. Ils affectent de prier longuement, mais oublient les conditions injustes de tous ceux qui vivent dans la précarité autour d’eux. Leurs prières ne les rapprochent pas de Dieu, ni de leurs frères .Cette femme a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre et Jésus nous dit pas plus, mais sa réflexion nous laisse entendre : que sa confiance en Dieu sera récompensée.
Si, nous sommes vraiment honnêtes, nous pourrions découvrir que souvent notre justice ne dépasse pas vraiment celle de ces lettrés. Nous sommes nombreux à avoir traité un frère, une sœur injustement, à avoir recouru à nos préjugés qui condamnent toute une catégorie de personnes qui vivent en marge dans notre société, et qui sont laissées sur le bord de la route.
Pour le Christ, il n’existe pas de différence, l’autre est toujours un frère, à rencontrer, à accueillir, à écouter, à se parler simplement, qu’il soit riche ou pauvre .Jésus veut un bonheur authentique pour tous, une foi sans frontières, une justice évangélique  qui libère sans retenu. Au-delà des mots, le Christ nous appelle à l’urgence de la conversion, et nous appelle à faire Eglise ensemble dans un véritable esprit de solidarité.
Quelquefois de belles opportunités nous sont offertes sur les parvis de nos églises pour rencontrer un frère qui nous tend la main. Mystère d’une rencontre où le Christ dans sa pauvreté nous fait signe.

 

Nous remercions vivement le diacre Bertrand Bickel , diacre du diocèse de Nîmes, pour le partage de ce texte